Aperçu sur la filière
L’aquaculture marocaine a démarré depuis les années 50, lorsque la conchyliculture a été lancée dans la lagune d’Oualidia. Trois espèces d’huitres ont fait l’objet d’expériences d’élevage. A partir de 2011, un nouvel élan est donné au secteur aquacole avec la création de l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture pour stimuler le développement du secteur dans le cadre du plan Halieutis.
Comptée parmi les 16 grands projets de la stratégie nationale HALIEUTIS, l’aquaculture est positionnée au niveau de l’axe durabilité en tant que filière prioritaire amenée à constituer un levier de croissance et de création d’emploi pour le secteur halieutique.
En effet, le développement de l’aquaculture permettra d’améliorer les moyens d’existence par le biais de l’augmentation des revenus et de l’emploi. Il contribuera par ailleurs à la sécurité alimentaire et au développement socio-économique du Maroc.
Evolution de la filière
Au titre de l’année 2016, la production aquacole marine s’est chiffrée à 510 tonnes, soit une production en valeur de l’ordre de 21 millions de dirhams. Deux espèces constituent la quasi-totalité de la production aquacole marine marocaine. Il s’agit des huîtres (avec une part moyenne de 72%), produites dans la Baie de Dakhla et la lagune de Oualidia et du Loup-Bar (26%) produit dans la baie de M’diq. Cette production est destinée principalement au marché national pour alimenter la grande distribution et les marchés de l’hôtellerie et de la restauration.
Les algues, de plus en plus utilisés dans l’agro-alimentaire, la cosmétique, ou encore l’agriculture telle que l’alimentation animale et les engrais, feront désormais partie du paysage de la production aquacole national et sont produite dans la lagune de Marchica pour alimenter la filière de la transformation des algues.
EVOLUTION ET STRUCTURE DE DE LA PRODUCTION AQUACOLE MARINE AU MAROC
Aujourd’hui, le secteur aquacole national compte une vingtaine de fermes aquacoles actives et emploie un peu plus de 250 personnes. A ce jour, l’ANDA accompagne une vingtaine de projets aquacoles actifs dont la capacité de production dépasse les 3.000 tonnes, en plus d’une écloserie de coquillages. Cette dernière fût inaugurée par sa Majesté le Roi Mohammed VI à Dakhla, en février 2016 et elle dispose d’une capacité de production de 50 millions de naissains d’Huîtres et 10 millions de naissains de palourdes et pourrait assurer l’approvisionnement des opérateurs conchylicoles nationaux tout en limitant les risques sanitaires liés à l’importation. En outre, d’autres projets aquacoles ont démarré leurs installations et les phases pilotes. Leurs productions de croisière atteindraient plus de 4.400 tonnes, et ce, en plus d’une deuxième écloserie dont la production cible est de 100 millions de naissains.
CARTOGRAPHIE DES FERMES AQUACOLES ACTIVES AU MAROC
D’autre part, l’activité aquacole se caractérise par sa dimension sociale, puisque l’ANDA assure l’accompagnement de trois projets de fermes aquacoles à caractère social et solidaire au bénéfice de trois coopératives de la pêche artisanale actives en Méditerranée. Le premier projet d’accompagnement est porté par la coopérative Marchica dans le cadre de la Gestion intégrée des zones côtières (GIZC). Il est situé sur la lagune de Marchica et devrait s’étendre sur une superficie de 28 hectares. La production cible d’algues est de 4.000 tonnes par an. Les partenaires de ce projet sont le département de l’Environnement et le Fonds mondial pour l’environnement (FEM).
Le deuxième projet pilote accompagné est celui porté par la coopérative Al Amal dans le cadre de la GIZC sur le large du port Ras Kebdana (province de Nador) avec une superficie de 15 hectares pour l’élevage des moules. La production cible étant de 320 tonnes/an.
Le troisième projet pilote est initié par la coopérative de marins pêcheurs Cala Iris sur la baie de Cala Iris (province d’Al Hoceima) sur une superficie de 10 hectares. Ce projet est dédié à l’élevage des moules avec une production cible de 200 tonnes/an. Les partenaires de ce projet sont l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et l’Agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et provinces du Nord du Maroc (APDN). Lors de la l’édition 2017 du salon Haleutis, cette coopérative a bénéficié d’un appui financier de 1,5 million de dirham pour l’installation d’une station de purification de coquillages.